En juillet, la Suède assure une nouvelle fois la présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est la deuxième et dernière présidence suédoise de notre mandat au Conseil au cours duquel nous avons pris un certain nombre d’initiatives importantes.
Notre point de départ est que le monde a besoin d'un système de coopération international fondé sur des règles pour la paix et la sécurité. Le Conseil de sécurité doit être l'outil commun du monde entier à cette fin. Le Conseil doit aussi créer les conditions pour un développement équitable, l'égalité entre hommes et femmes et des sociétés durables et inclusives. C'est un intérêt suédois, européen et mondial.
Nous avons besoin d'un Conseil de sécurité où les pays - permanents et non-permanents - du monde entier peuvent s’entendre et prendre des décisions claires, fondées sur des principes et des valeurs universelles. La Suède assume sa part de responsabilité conjointe et continue de préserver la confiance que les membres de l'ONU ont manifestée en nous élisant au Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité est chargé de traiter les problèmes qui sont perçus comme étant une menace pour la paix et la sécurité internationales. Cela concerne d’une part ce qui est prévisible, d'autre part ce qui est déclenché par des événements, tels que des crises ou des conflits soudains. L’année passée, le Conseil de sécurité a eu plus de 200 réunions et a pris près d'une centaine de décisions différentes sur des questions d'actualité.
Pourtant, l'environnement de travail au Conseil de sécurité aurait besoin de s’améliorer. Nous avons récemment vécu certains des pires blocages depuis longtemps. L'année dernière, le droit de véto a été utilisé à six reprises – soit plus de fois que n’importe quelle année au cours des deux dernières décennies.
Si le Conseil de sécurité n'arrive pas à s'entendre, cela risque d’affaiblir toute idée de coopération onusienne pour la paix, la sécurité et le développement.
Le travail du Conseil de sécurité doit garantir et renforcer le respect du droit international, selon la Charte des Nations Unies – les mêmes principes que l’on retrouve dans le traité de l'Union européenne, et qui sont si essentiels pour la Suède et la sécurité européenne.
La situation du monde est préoccupante. Chaque jour plus de 800 millions de personnes manquent de nourriture. Les besoins humanitaires dans des pays comme la Syrie, le Yémen et le Soudan du Sud sont énormes.
Afin de pouvoir avancer conjointement et résoudre les conflits, nous devons œuvrer pour un climat de dialogue plus constructif. La Suède y a contribué à l'occasion du séminaire informel de réflexion auquel le Secrétaire général et le Conseil de sécurité participent annuellement. Cette année, le séminaire a eu lieu à Backåkra, la ferme de l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, dans le sud de la Suède. C'était la première fois que cette réunion se tenait à l'extérieur des États-Unis. Nous avons besoin de telles réunions si nous voulons réinstaurer la confiance envers le Conseil et entre ses membres.
Les efforts de la Suède ont donné des résultats. En février, le Conseil de sécurité a pu adopter à l'unanimité la résolution 2401 sur le cessez-le-feu en Syrie pour permettre l'accès humanitaire et procéder aux évacuations sanitaires.
La Suède a activement contribué à ce que la situation des Rohingya en Birmanie demeure une priorité pour la communauté internationale.
Nous avons incité le Conseil de sécurité à innover en adoptant des résolutions qui soulignent l'importance de la participation des jeunes au règlement des conflits et à la consolidation de la paix, ainsi que le lien entre la faim et les conflits. Une majorité des mandats donnés pour les actions des Nations-Unies comporte désormais des rapports renforcés sur les femmes, la paix et la sécurité. Et la perspective des droits de l'enfant du Conseil de sécurité a été confortée dans des pays comme le Soudan, le Mali, la Colombie et la Somalie.
En outre, nous poursuivrons nos efforts pour assurer une coopération étroite entre les membres du Conseil européen. Par exemple, le 15 mai dernier, la Suède a réuni les membres européens du Conseil de sécurité sur une déclaration commune concernant les événements à Gaza.
Il est possible de faire la différence, malgré les défis.
En tant que présidente du Conseil de sécurité en juillet, la Suède assumera la responsabilité de toutes les questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil et continuera d'aider le Conseil de sécurité à s'acquitter de sa tâche primaire, selon la Charte des Nations-Unies, qui est de maintenir la paix et la sécurité internationales.
La paix et la sécurité sont l’affaire de tous, et la Suède agit de différentes manières pour élargir l’action du Conseil de sécurité. En janvier 2017, sur l’invitation de la Suède, la militante somalienne, Asha Gelle Dirie, a informé le Conseil de sécurité sur la lutte pour accroître la participation politique des femmes dans le pays. Nous sommes également plus ouverts dans notre communication sur les travaux du Conseil et avons régulièrement invité les organisations de la société civile à des réunions d'information.
Nous avons encore six mois pour marquer d’une empreinte suédoise les travaux du Conseil de sécurité. Nous avons accompli beaucoup de choses et nous en ferons davantage. Renforcer la voix et la participation des femmes. Veiller à ce que l'aide humanitaire arrive. Améliorer la capacité à prévenir les conflits. Et défendre le droit international.
La globalisation exige une un multilatéralisme et une coopération internationale renforcés. Face aux défis, la Suède ne se résignera jamais. Nous renforçons en plus la sécurité de notre propre pays en assurant la sécurité des autres pays. L’action de la Suède au Conseil de sécurité continuera de se fonder sur les gènes de la diplomatie suédoise : le droit international, les droits de l’homme, l’égalité des sexes et la protection humanitaire. Avec transparence, dialogue et patience, nous entamons maintenant nos derniers six mois au Conseil de sécurité et nous nous réjouissons beaucoup de l’excellente coopération avec la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l´ONU.
Lisez plus sur la Suède au Conseil de sécurité ICI (en anglais)